Visite virtuelle
de l’église Ste Thérèse d’Avila de Pont-de-Briques
Situation environnante et projet :
La Chapelle d’Ecault au sommet du mont Saint Etienne date du XIIème siècle.
L’église primitive Saint-Léonard sur laquelle des traces demeurent sur une face du vieux clocher, date du XIIème siècle.
Dès le 22 vendémiaire an I (13 octobre 1792) l’abbé Romain Joseph Augustin Corne réclamait la construction d’une église, d’un presbytère et d’une école au centre de Saint-Etienne et Saint-Léonard, auprès du préfet du Pas de Calais. De plus, après le concordat de 1802 (régime organisant les rapports entre les différentes religions et l’État dans toute la France), la cure de Saint-Léonard est annexée à Saint-Etienne au Mont. Aussi pendant la révolution française (1789-1799, l’église de Saint-Léonard réquisitionnée comme magasin de poudre s’était fortement abimée. L’abbé Corne cessa d’y célébrer. Tout ceci motiva son projet d’en construire une nouvelle.
La municipalité rejeta sa demande, convaincue que l’abbé Corne cherchait plus à acquérir une habitation plus adaptée.
En 1867 l’abbé J-B Noël, puis le sous-préfet et l’évêque d’Arras en 1875 préférèrent envisager une église au hameau du bas, plutôt que d’entreprendre d’importants travaux d’agrandissement dans l’église actuelle. Seule une restauration y fût donc retenue.
De 1855 à 1866, la population du bas doubla de par sa proximité avec Boulogne, les hauts fourneaux d’Outreau, la création d’une gare de chemin de fer en 1848 et de 2 filatures dès 1854. L’abbé Noël choisi donc d’ériger une chapelle sur Condette près des filatures, à l’extrémité de la commune, pour ne pas faire ombrage aux confrères de l’abbé Noël à Isques et Saint-Léonard. La commune la trouva trop excentrée ; de plus les fonds communaux utilisés provenaient essentiellement de l’exploitation du minerai de fer extrait sur le terrain juxtaposé à l’église actuelle, le choix ne parut administrativement raisonnable et juste.
La volonté de Monsieur Madaré, avocat résidant à Boulogne, ayant une maison de campagne à Audisque ainsi que celle de son épouse permirent l’avancée du projet.
Construction :
Monsieur Edmond Madaré ainsi que Monsieur Félix Brousse, médecin et organiste de l’église, s’unirent et lancèrent une souscription soutenue par le conseil municipal pour bâtir l’église selon les plans en 1892 de l’architecte Godefroy. L’aide de plusieurs familles, la participation du clergé et de la municipalité dans la bonne entente, permirent la pose de la première pierre en 1893. Enfin cette partie de Saint-Etienne au Mont érigeait une église digne de ce nom sans la moindre subvention d’état, de département, de commune et de la fabrique paroissiale (= établissement public du culte catholique qui dépend de l’évêque et du curé de la paroisse qui la dirige. C’est un instrument d’administration pour le service public des cultes, son exercice particulièrement, en pourvoyant à ses frais et à l’entretien de l’église paroissiale).
A la suite de problème de santé, l’abbé Arnoult partit en mars 1895 et l’ouverture de la chapelle prévue en juin, retardée.
Un décret de Monsieur le Président de la République, Félix Faure, le 17 août 1895, la classe en « chapelle de secours » (chapelle qui double l’église paroissiale trop éloignée ou de dimensions insuffisantes dans une paroisse en extension). A ce titre, elle devait alors appartenir soit à la commune, soit à la fabrique, mais ne pouvait pas être la propriété de particuliers. Les généreux bienfaiteurs louèrent donc la chapelle le temps du remboursement de l’emprunt pour la construction, avec promesse de donation au profit de la commune ainsi qu’en cas de leur décès. Tous les accessoires et ornements furent offerts par les généreux fidèles. La fabrique prit en charge uniquement les 300 chaises.
L’église n’avait pas sa configuration définitive. Sans transept et avec son chœur provisoire, elle serait complétée plus tard.
Bénédictions :
La bénédiction de la chapelle fut célébrée le 8 septembre 1895. Un long cortège s’avança avec à leur tête des cavaliers d’honneur, 21 chevaux boulonnais ; des groupes de Saint-Etienne et de communes avoisinantes portaient en procession leurs statues et bannières. Les reines avec leurs cierges, les matelotes du Portel, une délégation de la Haute-Ville présentant la statue en argent de Notre dame de Boulogne suivaient dans les rues de la commune ornées pour la circonstance. Les musiques du Portel et de Boulogne animaient la journée où de nombreux autorités se rendirent. Le maire de Saint-Etienne, M. Eugène Huret, et son conseil, M. Madaré, le conseil de fabrique, M. Huret-Lagache maire de Condette et conseiller général et M. le vicaire général Bonvalet qui présida cet événement.
Avant la bénédiction du Saint sacrement et l’entrée dans l’église, M. Madaré remit les clefs à M. le maire et au clergé.
La bénédiction de la cloche fut célébrée le 5 juillet 1896. Don de la famille de M. le Comte d’Hespel et son épouse, elle provint de la fonderie de Douai. Dans le même éclat de fête que la bénédiction de l’église, l’année précédente, une longue procession similaire s’avança, suivie de la cloche baptisée « Védastine, Marie, Thérèse, Ide » suspendue sur un char. Elle arriva devant le portail de l’église où elle fut hissée et bénie.
Achèvement de l’église :
Un décret du 5 avril 1919 prononce la séparation de la paroisse Saint-Etienne, en 2 paroisses : Pont-de-briques et Ecault, puisque l’agglomération du bas s’est fortement développée. M. Madaré alors décédé, tenait à ce que son église possède un transept et que son chœur soit terminé. Il légua par testament une somme importante pour son achèvement. Le chœur et les sacristies furent abattus et remplacés par les constructions que nous connaissons aujourd’hui. Le 28 décembre 1924, pour l’inauguration quelques aménagements intérieurs restaient à effectuer. En 1927, l’église fut complétement achevée.
D’après la plaquette du centenaire de la bénédiction de l’église Sainte Thérèse (1995), écrite par Jean-Marc Détré.