Règne de justice, d'amour et de paix.
Boulogne, le samedi 21 novembre 2020
Chers paroissiens,
Avec le premier confinement, beaucoup ont voulu voir la « fin d’un monde » et ont rêvé d’un lendemain meilleur. Meilleur pour la planète, meilleur pour tout à chacun.
Six mois plus tard, d’illusions en désillusions, chacun regarde et soupèse la nécessité de changer de mode de vie et en même temps la complexité de la situation.
Le « monde d’après » est-il devenu meilleur que le « monde d’avant » ? Chacun se forgera son opinion.
Dans ce contexte si particulier, nous célébrons la fête du Christ, Roi de l’univers, qui est aussi le dernier dimanche de l’année liturgique. C’est donc aujourd’hui, pour nous catholiques, la fin de l’année.
Cette fin n’est pas un simple terminus, qui obligerait à recommencer éternellement un nouveau cycle, identique au précédent. La foi chrétienne nous fait croire, attendre et espérer « la vie du monde à venir » (symbole de Nicée-Constantinople).
Alors oui, ce dimanche du Christ-Roi est bien la fin de l’année liturgique, mais doit être compris comme finalité, comme perspective, comme objectif. Non de mon petit point de vue personnel, mais du point de vue de Dieu lui-même.
Ce monde a une fin, une finalité, un but. Nos existences sont orientées vers cette fin, qui est le Règne de Dieu, comme nous le demandons chaque jour dans le Notre Père.
La fête du Christ-Roi est comme une jumelle qui oriente notre regard vers ce Règne de Dieu, déjà présent mais pas encore complètement venu.
A quoi pourrai-je le comparer ? St Paul compare le Royaume de Dieu qui vient à la femme enceinte, qui ressent déjà cette présence nouvelle in utero, sans connaître encore le visage de l’enfant à naître. (Cf. Rm 8)
Puis vient l’accouchement, éclosion de cette vie nouvelle. Naissance tant attendue, tant désirée ; objet d’angoisses et de douleurs également. Au-delà de celles-ci, naissance qui procure la joie, une joie indicible qui est le trésor des nouveaux parents, heureux de le partager avec le plus grand nombre.
Il me plait de penser qu’il en est un peu ainsi du Royaume de Dieu, « règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d’amour et de paix » comme le chante la Préface de ce dimanche.
A nous de l’accueillir et d’y participer. C’est aujourd’hui que le Royaume de Dieu advient.
P. Emmanuel Fontaine, votre curé