30 à la messe ? et les autres … ?
Chers paroissiens,
Aujourd’hui, le Gouvernement choisit de placer les croyants dans une situation impossible, avec cette jauge de 30 personnes. Nos évêques estiment cette décision « irréaliste et inapplicable », dans leur communiqué du jeudi 26 à midi.
Personne ne peut être exclu de l’Assemblée du Seigneur. Les ministres de l’Eglise catholique ont à travailler pour que nos eucharisties soient des lieux de communion, de cohésion, où tous peuvent être accueillis, à commencer par les plus pauvres. A l’inverse, les décisions gouvernementales nous entrainent à prendre le risque d’interdire, de diviser, de mettre dehors. J’ose le dire : « c’est profondément contraire à l’Evangile ». Tous les prêtres de France sont démunis face à un tel dilemme. Que faire ? Que proposer ?
Pour le week-end prochain, les messes ont été multipliées, au nombre de huit sur notre paroisse. Merci à l’abbé Gérard Leprêtre pour son concours précieux.
Je demeure rétif à l’idée d’inscription préalable pour participer, qui favorisa toujours les « branchés », les « connectés », les « mieux informés ». Et les autres ? Comment satisfaire ainsi tout à chacun ? Comment ne pas épuiser les prêtres pendant trois semaines ? Qui éventuellement laissera « sa » place, pour autant que nous en soyons propriétaires ? Nos familles doivent-elles venir au grand complet, ou seulement en partie, quitte à ramener la communion à ceux restés devant la messe TV ? Je ne sais, et reconnais humblement la pauvreté de cette situation absurde. Je pressens déjà que, vous comme moi, nous serons insatisfaits dimanche soir. Par avance, comme curé, je demande pardon à ceux, à celles qui ne pourront entrer dans nos églises, faute de place, faute de voiture, faute d’informations reçues…faute de charité dans nos communautés peut-être. Malgré tout, je ne veux pas que l’eucharistie nous laisse en bouche un goût d’amertume et d’inachevé.
Je vous encourage à être raisonnables et patients, charitables et bienveillants. Je vous invite à participer à l’eucharistie en semaine quand c’est possible, à défaut du dimanche.
L’Avent va nous conduire à la pauvreté de l’étable de Bethléem. Ce dimanche déjà, nous toucherons cette pauvreté du doigt. Elle est le lieu où le Christ se révèle en vérité, et nous tient unis avec Lui et en Lui.
Chers amis, restons unis et fraternels. Que cette énième épreuve qui met à mal les nerfs n’érode pas notre foi et notre communauté paroissiale. Restons unis.
Avec tout mon dévouement et l’assurance de ma prière,
P. Emmanuel Fontaine, votre curé
Le jeudi 26 novembre 2020